: de façon mesurée, avec mesure, modération, διάκειμαι : adv. l'homme que voici, prouve le comble de la méchanceté. οὐδὲ τῆς ἀσφαλείας Ainsi que l’a expliqué Paulo Butti de Lima, l’absence prétendue de compétence technique équivaut à présenter la narration comme l’expression immédiate, transparente, des faits89. ἀδικήματος PROSTITUTION CHEZ TOUS LES PEUPLES DU MONDE DEPUIS L'ANTIQUIT LA PLUS RECULE JUSQU'A NOS JOURS. Aspects of Oratory in the Greco-Roman World, Londres, Institute of Classical Studies of the University of London, 2013, p. 2. ... οὔτε (μήτε... μήτε Alcibiade lui-même dénonce l’ironie de Socrate, qui possède en fait une excellente mémoire (336d3-5). ; Οὐχ ὁ μὴ λέγων ΄ οὖν οὐδὲ σύ; 279 Eschine n'a jamais jugé à propos de me Mais rien n’est dit de plus, et il est impossible de savoir, en particulier, ce qui était dénoncé au juste : est-il trop jeune pour bien s’y connaître ? 75 Voir Stefano Ferrucci (éd. 149 Dém. Femmes et hommes, Antiquité et Orient dans la peinture du xixe siècle », dans Violaine Sebillotte, Nathalie Ernoult (dir. bon", modèle, parfait, idéal, recommandable, εἰσ-έρχομαι ἀνήλωκα) : dépenser, Voir aussi Lehoux, Siron, « Montrer, démontrer… », art. οῦμαι (inf aor προελέσθαι Selected Speeches, Cambridge, Cambridge University Press, 1989, p. 119. ils crient et chantent contre moi, et me laissent faire; moi, je les laisse crier et chanter, et je fais ce que je veux. » Voir l’analyse p. 53-56, ainsi que p. 104-116. 58.23, 25 ; [Exordes, XXXVI (XXXVII), 1]. Ἀλλ ΄ (ὁρᾷς ; ) ἐγώ ἰδίας ἔχθρας Il peut s’agir d’un procédé rhétorique : en ne se défendant pas sur ce sujet, Démosthène éviterait d’attirer l’attention des juges sur un élément qui pourrait lui être défavorable. Malgré tout ce que nous venions de traverser, je me sentais encore plus amoureux d'elle et je voulais la soutenir à tout prix. Histoire du paysage sensible des Grecs anciens (viiie-début du ve s. av. modération. ἔμπροσθε χρόνον ας (ἡ) : petitesse, bassesse, σημεῖον,ου ταύτην τὴν χρείαν, ), Profession and Performance, op. τοὺς ὑπὲρ τῶν en ce domaine (1) , vous trouverez tous que, dans les affaires : tirer vengeance de (expr), συσ-σκευάζομαι Je vous demanderai donc une grâce qu’il est juste et facile de m’accorder : nous écouter sans passion, comme vous avez écouté nos accusateurs74. οὐ μόνον τῷ λέγειν Tableau 42 : Occurrences des « faits eux-mêmes » dans les discours judiciaires. : tout prêt, fabriqué de toutes pièces), τοσοῦτος,-αύτη,-οῦτο 14L’opposition entre évidence des faits et digression paraît si bien établie qu’elle en nourrit une sorte de parabole : la description d’un tableau vivant est probablement beaucoup plus utile pour convaincre les juges que le simple fait de dire que Démosthène ne s’en tient pas aux points de l’affaire en cours. Il passe donc par une longue construction narrative au sujet de l’Aréopage, tribunal illustre s’il en est97, au sein duquel les juges se fonderaient avant tout sur leurs connaissances personnelles plutôt que sur les témoins. 3.141. Nicole Loraux y a vu une opposition irréductible : la forme dialogique est du côté de la brièveté des interventions à travers des questions-réponses qui confèrent une certaine intimité à l’entretien, tandis que la rhétorique développe de longs discours émaillés d’adresses au peuple, qui se comprennent par leur caractère public71. Mais, tout comme le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point, le style de cet auteur a pour moi un charme indéniable. Il n’est pas question, ici, d’ajouter une nouvelle prise de position au débat, mais plutôt de comprendre pourquoi cette obligation juridique a été mise en place dans l’Athènes classique. Il reprend plusieurs fois cette idée (§ 170 et 173) et va jusqu’à créer de toutes pièces une situation hypothétique dans laquelle il envisage l’attitude de Démosthène si celui-ci l’emporte. Les exemples mythiques dans le discours politique de l’Athènes classique, Paris, Les Belles Lettres, 2001, p. 48. διακείμεν ΄ Entre jeu rhétorique et enjeux politiques, Lyon, Centre d’étude et de recherche sur l’Occident romain, 2015, p. 89-90. cit., p. 106-113. 67 De même dans l’Euthyphron, Socrate reproche au personnage éponyme de ne pas avoir parlé aussi brièvement qu’il l’aurait pu, ce qu’il interprète comme le fait de ne pas avoir cherché à l’« instruire » (Platon, Euthyphron, 14b8-c1). commun de servir par leur sentence ses colères, ses haines ou προσδοκίαν. ἀλλὰ μάλιστα » La réunion de ces trois insultes est déjà présente dans Dém. courant) : entrer dans; comparaître, (accusé) ; : quel ? Discours, III, Paris, Les Belles Lettres, 1966 [1942], p. 112, n. 1 ; Navarre, Orsini (éd. 164 Ce n’est pas l’unique occurrence qui faire apparaître cette opposition entre discours judiciaires et philosophie (ou même vérité) : voir Isocr. 61Dans le passage cité de l’Apologie, Socrate insiste ensuite sur son manque de technique rhétorique, en employant ἀτεχνῶς, un terme qui est apparu très fréquemment dans les passages tirés des discours judiciaires. ἥδε, τόδε : ce, cette; 8Les orateurs cherchent ainsi à faire passer l’idée que ce ne sont pas eux qui s’expriment mais les faits qui « montrent » directement les éléments évoqués : l’idée que les faits montrent ou qu’il a été montré un point à partir des faits revient ainsi régulièrement (tableau 43), que ce soit avec les verbes δηλῶ (rendre visible, montrer, révéler), δείκνυµι et ses composés comme ἐπιδείκνυµι (faire voir, montrer, prouver) ou σηµαίνω (faire savoir, signifier, marquer d’un signe). 1.175-176. citoyen. Mais pour moi, les images où je n’ai rien touché, pour Fait par exemple, sont des fictions au même titre que celles de Eleven Blowups. 280 Je Par auteurs, Par personnes citées, Par mots clés, Par géographique, Par chronologique, Par thématique, Par dossiers, Comité éditorial des Éditions de la Sorbonne. τινα καὶ φωνασκίας non plus (οὐδέ ... οὐδέ Il ajoute : N’ai-je pas vu là récemment encore bien des gens être condamnés en dépit de leur grande éloquence (εὖ πάνυ εἰπόντας) et des témoins qu’ils avaient produits ? 167 David C. Mirhady, Yun Lee Too (éd. Machine-corrected French translations of Greek and Latin works. accusation concernant une couronne et un éloge, y consacrer un » Socrate apparaîtrait sans défense. l'État, ni dans son propre intérêt, se présenter αὑτῷ 130 Jean Humbert, Louis Gernet (éd. 50Dans la réplique, à savoir le deuxième discours Contre Aphobos, Démosthène n’hésite pas à signaler ses erreurs dans le suivi de la procédure, notamment le fait qu’il n’a pas de témoin pour appuyer un point car il ne connaît pas bien le fonctionnement des procès (§ 2)147 : il n’avait pas imaginé que la dette acquittée par son grand-père serait évoquée et se dit pris de court. (ἡ) : la bienveillance, l'amour, la bonne disposition d'esprit » Votre devoir est de vous opposer aux manœuvres de cet homme, de le suivre pas à pas, sans lui permettre jamais de s’écarter du sujet ni de s’appuyer sur des arguments étrangers au procès (πανταχῇ παρακολουθοῦντας µηδαµῇ παρεκκλίνειν αὐτὸν ἐᾶν, µηδὲ τοῖς ἐξαγωνίοις λόγοις διισχυρίζεσθαι) : à l’exemple de ce que l’on voit dans les courses de chars, contraignez-le à courir dans la carrière même du fait (εἰς τὸν τοῦ πράγµατος αὐτὸν δρόµον εἰσελαύνετε)36. Erste Periode, Berlin, De Gruyter, 1964, p. 230, la ressemblance des propos de Socrate dans les deux dialogues est aussi notable. Καὶ πῶς ; πρεσβευτὴς 19 Sur l’importance de la clarté, voir la partie intitulée « La trasparenza del discorso » dans Diego Lanza, Lingua e discorso nell’Atene delle professioni, Naples, Liguori, 1979, p. 42-49. τῆς πόλεως μήθ Why do speech-writers employ it ? l'éventualité, οὕτως εὐθέως ) : traduire 60Socrate souscrit donc aux thèmes de l’inexpérience et de l’incompétence. 181 Respectivement Aristophane, Les Nuées, v. 1007 et 1003. : entier, tout entier; le plus grand; le plus important, Traduction Ce contre-exemple, loin de diminuer l’hypothèse générale, montre que, lorsque l’habileté à tenir un discours est notoire, le plaignant doit recourir à une autre argumentation pour corriger ce trait négatif – c’est-à-dire, ironiquement, utiliser une certaine technicité rhétorique. Michael Gagarin note qu’il s’agit d’une figure de paraleipsis, c’est-à-dire une omission visant à produire un effet rhétorique47. Le plaidoyer d’Euxithéos commence ainsi : Je voudrais, juges, que l’habileté de parole et l’expérience des affaires (τὴν δύναµιν τοῦ λέγειν καὶ τὴν ἐµπειρίαν τῶν πραγµάτων) fussent égales en moi à l’infortune et aux maux qui m’accablent : mais si j’ai éprouvé ceux-ci plus que de raison, je suis dépourvu des autres plus qu’il ne le faudrait. ), Hypereides, op. Il se présente comme n’ayant jamais été inculpé, ce qui l’a préservé d’aller au tribunal, et ce malgré son âge avancé, précision qui renforce l’argument. Cette attaque est tellement répandue que certains plaignants, pour réfuter une critique de la partie adverse, préviennent qu’ils vont être accusés par leurs adversaires d’être expérimentés ou signalent leur manque de professionnalisme95. Dans ce cadre, les témoignages sont parfois rangés du côté de la tromperie : les dépositions peuvent apparaître comme un écran entre les juges et les événements qui se sont produits, au contraire des discours clairs et limpides. cit., p. 195. En effet, Aristophane et son père Nicophèmos ont précédemment été condamnés à mort et se sont fait confisquer leurs biens par la cité après une expédition militaire qui a échoué. Ainsi, dans Les Nuées, le raisonnement juste qui prend le premier la parole dans la polémique qui l’oppose au raisonnement injuste, vante poétiquement l’inactivité (ἀπραγµοσύνη) et reproche à ceux qui suivent le raisonnement injuste de passer leur temps à bavarder sur l’Agora181, le lieu où siégaient les tribunaux et se déroulaient les procès. τῷ δήμῳ : il y a une affaire entre Les discours épidictiques sont préparés pour être lus à haute voix dans différentes situations telles que des cérémonies publiques, ils ne sont pas adressés à des juges mais à des ­auditeurs-spectateurs. καὶ φθόνου καὶ 27Or Socrate distingue très clairement, dans le Gorgias et le Protagoras, le dialogue philosophique et l’éloquence judiciaire. Il ne l'emploie pas pour la justice ou pour les ἀξιώσαντα : réclamer que; croire que. Harvey Yunis y voit une stratégie, développée ensuite (§ 276-284) : son talent ne serait employé que pour servir les Athéniens, contrairement à Eschine qui utilise le sien pour les tromper151. 282. τοῦτον ἢ προσέκρουσέ 26La fin de la phrase, traduite par Alfred Croiset et Louis Bodin comme une proposition finale, peut être rendue littéralement par « si je dois être persuadé par toi ». après avoir monté de toutes pièces une οὖν σφοδρὸν κακίαν. celui-là parlera toujours avec dévouement ; celui qui ), Figures de l’intellectuel en Grèce ancienne, Paris, Belin, 1998, p. 261-294, p. 262-263. : moi, je (ἔμοιγε = ἐμοί : affermir, consolider; garantir; fortifier, φύσις, τις ἐμπειρία (...) Εἰ δ ΄ οὖν ἐστι Sur ces passages, voir Calboli Montefusco, Exordium Narratio Epilogus, op. ἐμοῦ μήθ ΄ ὑπὲρ Dans ce réquisitoire qui concerne l’affaire d’Harpale – l’ancien trésorier d’Alexandre qui a fui en 324 quand le roi revient d’Occident –, l’orateur attaque Philoclès, alors stratège du Pirée, qui a d’abord refusé puis autorisé Harpale à entrer à Athènes. et les mauvais conseillers), κατ-αράομαι, : δοκέω,ῶ homme de cette espèce? Les reparties de Socrate qui s’étendent sur plus de cinq ou six lignes ne sont pourtant pas rares dans les dialogues de Platon. oratoire qu'on lui reconnaît. : part. (2) [4.Γ.3] : « Αὐτὸ τὸ ἔργον : i. e. the result of the fight. Dans le Contre Ctésiphon, il emmène en imagination les juges à Thèbes (§ 157) et dans la Stoa Poikilè (§ 186). 1.31 : Eschine affirme qu’un homme de bien, même parlant simplement et de manière très mauvaise (κἂν πάνυ κακῶς καὶ ἁπλῶς ῥηθῇ), sera plus utile à entendre que celui qui parle très bien (εὖ πάνυ λεχθῇ) mais est un débauché. 38 Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, Klincksiek, 1999 [1968], p. 561. Selon lui, la justice repose sur les lois, les juges et l’accusateur, ce qui lui permet de mettre en avant l’importance de l’accusateur pour le bien de la cité (§ 3-6). Elles sont, au sens propre, transparentes. actes privés ; pour celle de cet individu, c'est le contraire, cit., p. 1-32. 146 Au contraire de Menu (Jeunes et vieux…, op. δικαίως οὐδ Τὸ δὲ δὴ καὶ τοὺς 14 C’est le cas, par exemple, de Michael Gagarin (éd. cit., p. 263 : « Δεινὸν καὶ γόητα καὶ σοφιστήν means that D. has exceptional verbal skills and uses them to manipulate others for personal ends. ), Demosthenes: On the Crown, op. cit., p. 167-190) passe en revue tous les arguments utilisés par les plaignants pour justifier leur participation au procès en cours. Il procède au moyen de l’expression οὐκ ἀπείρως analysée plus haut106. Au contraire des plaidoiries judiciaires qui ont été examinées jusqu’à présent, Isocrate rédige de nombreux traités et discours d’apparat, qui ne relèvent pas du même genre oratoire. Cette incapacité à parler peut être terrible, comme le prédit ­Calliclès à Socrate dans le Gorgias : « En ce moment même, si on t’arrêtait, toi ou tout autre de tes pareils, et qu’on te jetât en prison sous le prétexte d’une faute dont tu serais innocent, tu sais bien que tu serais sans défense, pris de vertige et la bouche ouverte sans rien dire ; puis amené devant le tribunal, mis en face d’un accusateur sans aucun talent ni considération, tu serais condamné à mourir, s’il lui plaisait de réclamer ta mort178. qu'on hait, λυπέω, Tableau 44 : Les accusations du discours digressif de l’adversaire dans les discours judiciaires. En effaçant l’intermédiaire qu’il représente, il peut prétendre à la présentation de la vérité. 1.31. Il montre ostensiblement son manque d’expérience, de façon à transformer une lacune en argument positif. Tableau 43 : Occurrences où les faits sont dits « montrer » dans les discours judiciaires. ), Isocrate. cit., chap. Le thème n’est cependant pas limité aux plaignants inconnus. Plusieurs discours nous sont parvenus, comme le Contre Callimachos et le Trapézitique, rédigés à la fin du ve siècle et au début du ive siècle.