Les deux parties du Viêt Nam connurent alors la mise en place de gouvernements idéologiquement opposés : Ngô Dinh Diêm et son gouvernement refusèrent de tenir le référendum prévu au plus tard à l'été 1956 par les accords de Genève de 1954. Guide des archives de l'Internationale communiste, 1919-1943, Archives nationales-MSH Dijon, Paris-Dijon, 2009. Un climat de doute s’installe alors dans le pays quant à la crédibilité des informations de l’Administration Johnson dès cette année. L'auteur réussit à donner un exposé clair et précis sur un sujet complexe et apporte une contribution importante à la compréhension de la guerre du Vietnam, des relations soviéto-américaines et des relations entre l'URSS et les mouvements de libération nationale. Le 2 septembre 1945, jour officiel de la fin de la guerre, Hô Chi Minh proclame l’indépendance du Vietnam. Minh restait le chef officiel, mais le pouvoir réel passa aux mains du général Nguyên Khanh. Durant le reste de l'année 1964, cinq autres coups d'État, ou tentatives, se déroulèrent au Sud, et sept gouvernements s'y succédèrent. Le même mois fut également créé un commandement militaire américain à Saïgon : le Military Assistance Command, Vietnam (MACV) sous les ordres du général Paul Harkins. Le 20 janvier 1961, le président Kennedy débuta son mandat et confirma l'interventionnisme américain en portant à 15 000 hommes l'effectif des conseillers militaires. L'indépendance du Laos, du Cambodge et du Viêt Nam était reconnue. Ils proposent des compromis acceptables ce qui permet d'ouvrir des négociations tripartites à partir de janvier 1969. Jusqu'en 1973, les Soviétiques reviennent à une position plus en retrait, jouant les facteurs entre les parties. Voici les pertes des aéronefs des forces armées des États-Unis. À partir de 1970, quelques signes laissent paraître que les idées du mouvement pacifiste font leur chemin dans l’opinion publique américaine. Il est ainsi très difficile de s'accorder exactement sur ce qui doit compter comme « victime de guerre du Viêt Nam » ; des gens sont encore aujourd'hui tués par des sous-munitions non explosées et des mines, particulièrement les bombes à sous-munitions. En juin 1963, un moine bouddhiste s'immola par le feu sur une place de Saïgon, d'autres moines suivirent son exemple pour faire connaître leur opposition au régime de Diem. En 1960, le nombre des bases américaines s'élevait à 57 et plus de 2 000 opérations de « ratissage » étaient effectuées par les troupes de Diệm conduites par des officiers américains. La guerre du Viêt Nam est une des premières à être aussi médiatisée[65]. En juin, le général Nguyễn Văn Thiệu fut nommé chef de l'État par un comité militaire avec le général Nguyễn Cao Kỳ comme Premier ministre. En 1963, le président sud-vietnamien est renversé et tué au cours d'un coup d'État militaire approuvé par les Américains. Cette situation très peu reluisante pour l’hexagone a rebuté son allié, les États-Unis, à entreprendre une intervention militaire au Vietnam, la population américaine étant déjà réfractaire à ce type d’action en Asie[12],[13]. Dans le sens des aiguilles d'une montre : des soldats attaquant des Viêt-Cong ; des troupes américaines embarquant dans un. En 1954, il a été la première personne à faire référence publiquement à la théorie des dominos[18]. Le 9 mars, Johnson autorisa l'usage du napalm. Simultanément, le Pentagone et le président Johnson prirent la décision d'engager les États-Unis dans la bataille terrestre au Sud avec pour ordre une mission offensive de « recherche et destruction » (search and destroy) afin d'écraser la rébellion. Mais ce massacre a été contesté. En effet, d'après John Paul Vann, administrateur de la pacification américaine et spécialiste reconnu du Viêt Nam, « il n'existe à l'heure actuelle aucune base politique populaire pour le gouvernement du Sud-Vietnam. Dès le début de son mandat, Kennedy a entrepris un discours public hostile envers le communisme en comparaison avec son prédécesseur. Le vice-président de Johnson, Hubert Humphrey, se porta également candidat, promettant de continuer d'aider le gouvernement du Viêt Nam du Sud. Sous la présidence de Kennedy, les effectifs sont passés de 800 conseillers militaires à environ 13 000[22]. Plus de 305 000 réfugiés finiront néanmoins par se retrouver à bord des navires américains qui croisent au large. Ne pas risquer de tomber malencontreusement sous le coup de la loi ou des lois à venir. Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés. À Hué, le FNL aurait massacré environ 3 000 intellectuels, commerçants et personnes liées au régime sud-vietnamien[réf. Cependant, avec le temps, le mouvement d’opposition mobilise des gens de tous âges et de toutes les catégories sociales. En mai 1966, une rébellion militaire pro-bouddhiste éclata à Da Nang. L'autoritarisme croissant de Diêm, et la répression de l'ensemble des opposants, s'avérèrent cependant inefficaces pour contenir l'insurrection, et ne firent au contraire que l'entretenir. Le 10 février, le FNL attaqua Quy Nhơn et provoqua la mort de 21 Américains. Dans un sens le film propose une explication du caractère profondément rock de la guerre, la musique de Cronauer symbolise la révolte des jeunes engagés face à leurs supérieurs bien plus âgés. S’inscrivent dans la guerre froide à la fois conflit de décolonisation et guerre civile à l’intérieur du Vietnam tandis que la France, décidée à ne pas respecter l’accord, bombarde Haiphong le 23 novembre 1946. [...] Le gouvernement actuel est exclusivement orienté vers l'exploitation du monde rural et des classes les plus basses des populations urbaines. Le nord lance de multiples petites attaques de diversion sur les provinces du centre afin de dérouter l'état-major sudiste et le forcer à laisser ses troupes dispersées. Il s’agit d’exemples qui, problématisés, permettent de circonscrire le traitement du thème. Pour Noam Chomsky et Edward Herman, auteurs de La Fabrication du consentement. La mise en œuvre de ce financement eut une incidence particulière sur la diffusion de films de guerre dans les années 1960 et 70 [27]. 14 La même année, c’est au moment de l’offensive du Têt que la tendance s’inverse pour mettre à égalité dans les sondages, partisans et adversaires de la guerre. Les intenses bombardements américains sur le Cambodge contribuèrent au recrutement des combattants Khmers rouges parmi les paysans victimes de ces raids. 1954. Les médias américains durant la guerre du Viêt-nam Pascaud Davy Travail réalisé avec les documents p320 et 321 du Nathan « La petite fille au napalm », une photo de Nick Ut datant de juin 1972 tristement connu dans le monde entier, nous rappelle à quel point la Guerre du Viêt-Nam (1955-1975) a … Pour certains observateurs tels que Gérard Chaliand qui se rendit au Nord-Viet-Nam en octobre et novembre 1967, la résistance de la RDVN aux bombardements américains devait beaucoup à la voie marxiste choisie par le pays depuis le début des années 1950 : une voie tout à la fois nationale et sociale[124],[125]. Au début des années 60, alors que la guerre du Vietnam en était encore à ses débuts, la télévision américaine montrait peu de détails concernant la guerre. La mise en œuvre de ce financement eut une incidence particulière sur la diffusion de films de guerre dans les années 1960 et 70[27]. C'est aussi une contribution au débat pour déterminer si la politique étrangère soviétique fut motivée par des considérations géopolitiques ou idéologiques. L’enquête s’est déroulée du 20 mars au 9 avril 2015. S'il a été capable de le faire, c'est simplement et uniquement à cause de l'aide massive en dollars qu'il recevait d'outre-Pacifique, ce qui a maintenu au pouvoir un homme qui, en vertu de toutes les lois qui régissent les affaires humaines et politiques, serait tombé depuis très longtemps. En janvier 1963, la bataille d'Ấp Bắc, engagement militaire relativement mineur entre le FNL et l'Armée de la RVN (ARVN), voyait les premières pertes américaines parmi les conseillers qui encadraient l'ARVN. Le parallèle entre crimes vietnamiens et américains était par ailleurs d'emblée en novembre 1966 rejeté par J. P. Sartre : « Je refuse de mettre sur le même plan l'action d'un groupe de paysans pauvres traqués obligés de faire rêgner dans leurs rangs une discipline de fer, et celle d'une armée immense soutenue par un pays sur-industrialisé de 200 millions d'habitants. De plus, au début des années 1960, pour le président Kennedy et l’espace public américain, la guerre du Vietnam n’était pas une priorité. En 1969, il apparaît que le lieutenant William Calley, chef de section au Viêt Nam, a conduit un massacre de civils vietnamiens (y compris de jeunes enfants) à Mỹ Lai en mars 1968. Ainsi, malgré le traité de paix, les attentats et les embuscades continuent. Du point de vue militaire, cette offensive, la première guerre ouverte à grande échelle des communistes, fut un échec. [...] Le gouvernement actuel est exclusivement orienté vers l'exploitation du monde rural et des classes les plus basses des populations urbaines. Les premières altercations contre la guerre du Viêt Nam émanent des milieux universitaires et notamment de l’université du Michigan. Cependant, les films des années 60 restent tout de même très propagandistes en voulant créer un sentiment de peur chez l’auditoire concernant les communistes ou tout autre ennemi des États-Unis[27]. nécessaire]. L'empereur Bao Dai, replacé sur le trône par les Japonais, abdiqua pour devenir conseiller suprême du premier gouvernement de la nouvelle république démocratique du Viêt Nam (RDVN), dont l'indépendance fut déclarée à Hanoï le 2 septembre 1945. Les premières unités chinoises présentes sur le sol vietnamien étaient composées de deux divisions d’artillerie anti-aérienne et d'un régiment indépendant, les rotations des troupes s'ensuivirent et elles étaient assignées à la défense des secteurs stratégiques. Tout homme en âge de porter une arme était exécuté[50]. Si l'on ramène les hélicoptères abattus par l'action ennemie au nombre de sorties, on obtient un ratio de 1 pour 18 000[115]. La guerre génère le plus fort mouvement anti-guerre de l'histoire des États-Unis, mettant fin à la conscription. Jusqu’à la fin de sa présidence, Kennedy sera tiraillé entre le retrait et l’accroissement de l’intervention américaine au Vietnam[24]. L'année 1968 marque un tournant dans la guerre. Chronologie de la guerre du Vietnam . Les États-Unis créent en 1965 un ministère de l’Information indépendant des forces américaines au Viêt Nam, le Joint United State Public Affairs Office (JUSPAO) et ce, jusqu’en 1972[68]. L'offensive du Tết releva en partie de la guerre psychologique. « Le gouvernement Eisenhower quitta le pouvoir sans avoir apparemment jamais compris jusqu'à quel point l'Amérique s'était liée à la survie du Sud-Vietnam[41] ». Une vidéo réalisée par les élèves de 1ère ES du lycée Yersin de Hanoï dans le cadre des TPE. Appliquée au Viêt Nam, la doctrine devint la « vietnamisation » déjà effectuée par les Français — qui l'appelaient « le jaunissement de la guerre » — dès 1949 avec la création d'un État vietnamien de Saïgon et son « armée nationale ». Elles attendirent ensuite le 30 juin pour se redéployer, submergeant mécaniquement les forces de la République khmère, peu équipées, peu entraînées, mal gérées et mal organisées. L’intellectuel Noam Chomsky dénonce la collusion entre le capitalisme et l'impérialisme via le complexe militaro-industriel qui est selon lui le seul à tirer profit de la guerre, comme évoqué par Lénine dès 1916, précise-t-il. Deux personnes furent tuées et plus d'une centaine blessées. Ils étaient, en quelque sorte imprégnés par, ce qu'on a longtemps appelé en France, « l'anticommunisme primaire ». Cependant, lorsque ces derniers sont entrés en guerre en 1955, la position des journalistes s’est nuancée et variait selon les étapes du conflit, les présidents au pouvoir ainsi que les stratégies concernant la diffusion de l’information. Ce chiffre comprend des religieux français et des médecins allemands[96]. D'après Gérard Chaliand, les populations civiles au Nord étaient systématiquement bombardées dans le but de les terroriser et de les pousser à « faire directement ou indirectement pression sur le gouvernement de la RDV pour l'amener à composer »[111]. Le constat est partagé par The Economist qui montre en plus les différences de développement économique entre le nord en retard et le sud qui prospère[130]. L'enquêteur estimait qu'il s'agissait majoritairement de victimes des bombardements américains sur la ville. Durant l’ère Eisenhower se développa un « complexe militaro-industriel » : des films à gros budget se firent avec l’aide de l’armée. Les Américains veulent mettre fin au conflit vietnamien pour aller de l'avant dans la politique de détente. Nous votons pour le moyen le moins onéreux de protéger[…] notre sécurité et notre pouvoir d’obtenir certaines richesses des territoires d’Indochine et du Sud-Est asiatique qui nous sont nécessaires. Mais le nouveau régime, dénué de stabilité politique comme de réel soutien populaire, s'avère tout aussi inefficace que Diêm face aux insurgés, ce qui décide les États-Unis, jusque là présents par le biais de conseillers militaires, à renforcer leur engagement. Une guerre perdue par les Sud-Vietnamiens et leurs alliés américains, qui s’étaient retirés des combats deux ans auparavant après s’y être enlisés pendant une dizaine d’années. Au total, ce furent 17 divisions d’infanterie de l'armée populaire vietnamienne organisées en 4 corps d’armée conventionnels appuyés par 700 blindés, des milliers de pièces d’artillerie et des centaines de batteries de missiles sol-air qui furent engagées, alors que l'armée de la RVN n'avait plus le soutien logistique des États-Unis. Les pertes du Sud Viêt Nam sont estimées à 255 000 militaires et 430 000 civils tués, dont 80 000 en 1974, soit plus que toute autre année de guerre, alors que les forces américaines avaient été évacuées. Averties, les forces communistes s'enfoncèrent plus profondément dans le territoire cambodgien, au-delà des limites des 30 km, pour éviter le plus gros de la frappe. La propagande communiste est en effet relayée par les différentes composantes du mouvement anti-guerre à l’étranger. Mais le gros de ses forces est engagé afin d'envahir la province de Đắk Lắk au centre, se plaçant ainsi en position de couper la RVN en deux. En 1954, la tentative française de conserver l'Indochine contre l'opposisition Viêt-Minh lors de la bataille de Diên Biên Phu ayant échouée, le Vietnam est officiellement coupé en deux durant les accords de Genève. Les principaux supporteurs de Diệm se trouvent en Amérique du nord, non au Vietnam libre »[39]. En effet, les élections libres dans… En 1975 dans sa chanson, Un air de liberté Jean Ferrat évoquera « un génocide vain perpétré au Vietnam ». Toujours selon lui, ce qui manqua aux Américains fut une « véritable réflexion sur le communisme ». Les Américains se tournent donc vers les Chinois ce qui conduit à la visite de Nixon à Pékin en 1972. En février, un accord fut conclu entre la RDVN et le Pathet Lao au Laos pour maintenir la Piste Hô Chi Minh ouverte. Séduit par les idées de Marx et de Lénine, ce dernier lance la lutte pour l’indépendance en 1946, car les Français refusent de renoncer à leur colonie. Les opérations américaines contribuent au contraire à étendre les hostilités aux pays voisins : la guerre civile laotienne et la guerre civile cambodgienne deviennent des conflits annexes à la guerre du Viêt Nam. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Cependant, plusieurs politiciens, comme le président Eisenhower, rejetèrent cette idée, puisque l’opinion publique était réfractaire à une autre intervention armée en Asie à la suite de la récente guerre de Corée[11]. Ibid. Information et propagande en temps de guerre : les médias et la guerre du Vietnam. La plus grande conséquence sur le développement sud-est asiatique est le fait que les plus grands « cerveaux » du Viêt Nam (le Viêt Nam était très développé avant la guerre) aient fui aux États-Unis avec les Américains, aient été décimés/envoyés dans des camps de rééducation par les communistes. En octobre 1970, la monarchie cambodgienne fut officiellement abolie et remplacée par le régime pro-américain de la République khmère. À partir de 1966, le nombre de militants diminua drastiquement, mais la mobilisation se renforça l’année suivante[72]. Le 17 janvier 1975, elles occupent la capitale régionale de Phuoc Binh, à 160 km de Saïgon. Ainsi, plutôt qu’une intervention directe politiquement mauvaise[15], les États-Unis, sous Eisenhower, ont plutôt offert un soutien financier et matériel au Vietnam du Sud. Or d'après l'enquête d'un membre du tribunal, Jean-Pierre Vigier, et contrairement aux assertions du Pentagone, elles étaient inefficaces contre des objectifs stratégiques : « Elles ne peuvent servir qu'à tuer des gens dans un énorme rayon »[108]. Ces chiffres impressionnants sont à relativiser par rapport au nombre de sorties, correspondant à un taux de pertes de 0,1 %. Le Viêt Nam a annoncé le 3 avril 1995 qu'un total d'un million de combattants et deux millions de civils (y compris le Sud) avaient été tués durant la guerre. Et l'armement soviétique transitait parfois par le territoire chinois. L'opinion publique américaine pense que ce massacre est unique ou une exception mais en 2001 le journaliste Nick Turse (en) a trouvé dans les US National Archives les dossiers d'un groupe de recherche secret le Vietnam War Crimes Working Group qui montrait que l'armée américaine avait trouvé les preuves de plus de 300 meurtres, viols ou tortures commis par des soldats américains[37]. Ce faisant, en dispersant ses forces, il commet une erreur stratégique tandis que la RDVN se préparait à frapper en force à l'endroit de son choix. En 1971 à Washington, les juges acquittent certains manifestants pour des actes, qui, deux ans plus tôt auraient été punissable par emprisonnement. Plusieurs titres de presse émergent aux États-Unis afin de contester et d‘organiser les mouvements contestataires contre ces atrocités.